Pensee Juive

 

 

 

 

 

Pensées du jour

Des vœux pieux…

Qui peut encore raisonnablement croire en la farce d’Annapolis ? Des «voeux pieux» constate Martin Birnbaum.

Par un hasard dont l’histoire a le secret, la conférence d’Annapolis s’est tenue exactement 60 ans après la décision de l’ONU d’approuver le partage de la Palestine sous mandat britannique, en deux états, un Arabe et l’autre Juif.

60 ans après, certains pensent que les esprits sont mûrs et que le sang versé depuis est suffisant pour qu’enfin on mette fin à ce conflit considéré par d’aucuns comme l’alpha et l’oméga de la situation inquiétante du Proche-Orient et, partant, du monde. Serait-ce vrai ?

Tout d’abord Annapolis. Après Madrid en 1991, Oslo en 1993, Wye River en 1998, Camp David en 2000, Taba en 2001, après la «feuille de route», la «vision de deux états» de George Bush, les envoyés Mitchell, Tenet, Zinni, Dayton, après la création du «quartette», l’évacuation de Gaza par Israël sans aucune contrepartie, après … A chaque fois, la «communauté internationale» saluait les efforts des deux parties et clamait haut et fort que «cette fois-ci, c’était la bonne», tout en n’oubliant pas de participer à vilipender Israël, à montrer une compassion sans bornes pour les pauvres palestiniens et leurs représentants et à ouvrir autant que faire se pouvait les robinets des milliards de dollars ou euros en faveur de l’Autorité Palestinienne, sans jamais regarder de trop près dans quelles poches l’argent atterrissait. Cela pour les gouvernements et les institutions internationales tandis que les gauches de partout assimilaient Israël au nazisme et les actes de contre-terrorisme d’Israël à un «génocide» des palestiniens. Mais alors pourquoi Annapolis ?

Nonobstant les efforts de l’Administration américaine en faveur de la création d’un état palestinien, ce n’est pas la «Palestine» qu’elle avait en vue en forçant tous ses «alliés» du monde arabe à venir à Annapolis. Ce que l’Administration souhaite c’est un «front commun» d’opposition aux desseins nucléaires de l’Iran, c’est «isoler» l’Iran. Et pour cela, le prix à payer (le prix qu’Israël devrait payer…), c’est la création d’un état palestinien. On connaît le leitmotiv des pays arabes et du plus important d’entre eux : on aimerait bien aider les Américains (et le monde entier …) aux plans du prix du pétrole, du terrorisme, de l’isolation de l’Iran mais… tant que le conflit avec Israël n’est pas résolu, la «rue arabe» ne le permettrait pas. Et pour montrer qu’ils sont sérieux, les mêmes pays arabes ont tous approuvé «l’initiative saoudienne d’un plan de paix» qui offrait la normalisation de ses relations avec les pays arabes si Israël acceptait ce qu’ils demandaient. Ce «plan de paix», entériné par la Ligue arabe, n’en est pas un (car non négocié), mais un diktat qui prévoit, à l’encontre des résolutions 242 et 338, non seulement le transfert des territoires perdus par les pays arabes pendant des guerres par eux initiés, mais aussi, mais surtout, le retour de tous les «réfugiés» (4,5 millions de palestiniens nés dans plusieurs pays, descendant des 650.000 à 750.000 qui ont fui ou ont été expulsés, c’est selon, pendant la guerre de 1948) ce qui conduirait à voir, non pas deux états pour deux peuples, mais deux états pour le même peuple (vu, entre autres, le différentiel démographique entre palestiniens et israéliens). Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que cette revendication, en fait, concrétise le refus d’accepter Israël comme état juif, ce qui en soit est une raison suffisante pour ne pas l’accepter. Tel qu’il a été proposé, tel qu’il est soutenu, ce «plan de paix» est destiné à faire la paix avec un état qui ne sera plus Israël … mais avec lequel les relations seront normales.

Annapolis ou pas, les états arabes ne veulent en aucune manière accepter l’existence de l’état juif dans l’ensemble proche-oriental. Des preuves ?

A peine l’encre des textes de la conférence séchée, qu’Adel al-Jubeir, ambassadeur de l’Arabie Saoudite à Washington, déclarait que
«les Arabes ne reconnaîtront jamais Israël comme état juif». Saeb Erekat, principal négociateur du côté palestinien, enfonce le clou : «il n’y a pas d’exemple d’état dans le monde qui lie l’identité nationale avec l’appartenance religieuse». Le pauvre, il a oublié la République Islamique d’Iran, la Jamahiriya Islamique Libyenne et, en tout, les 56 pays musulmans, ce qui pourrait ne constituer qu’un oubli. En réalité, ce que Saeb Erekat veut dire, c’est la reproduction du discours récurrent de tous les pays arabes, «pas de reconnaissance d’un état juif». M. Abbas, l’homme auquel l’Occident (Etats-Unis compris) fait maintenant confiance, ajoute lui aussi, «Historiquement, il y a deux états : Israélien et Palestinien. Israël est composé de juifs et d'autres, et ceci nous sommes prêts à le reconnaître, mais rien d’autre». Un sous-entendu est évident, dans l’Etat Palestinien il n’y en aura pas «d’autres».

Puisque l’on parle d’histoire, essayons de voir ce que l’ONU a décidé, il y a 60 ans. La résolution 181 décidant «
la création des états, ARABE et JUIF». Non pas Palestinien et/ou Israélien. A l’époque la fiction du «peuple palestinien» n’avait pas encore été prise en charge par toutes les gauches ou tous les adversaires d’Israël de par le monde et les palestiniens n’étaient pas encore identifiés comme tels. La résolution répète les mêmes vocables, ARABE et JUIF, une bonne douzaine de fois. 60 ans après, les pays arabes et, surtout les palestiniens qui n’ont toujours pas d’état (car les pays arabes ne l’ont pas voulu depuis 1948), ne veulent pas reconnaître l’Etat Juif. La traduction à Annapolis a été évidente : ni les représentants de l’Arabie Saoudite, ni aucun des autres pays arabes (exception faite pour la Jordanie) n’ont voulu parler à la ministre des affaires étrangères d’Israël. Traitée, selon le Ministre des Affaires Etrangères des Pays-Bas, comme «la sœur cadette de Dracula». Et pour faire bonne mesure, les Etats-Unis de Condoleeza Rice ont accepté que les délégations arabes et israélienne entrent dans la salle de réunion par des portes différentes. Mais ne pas reconnaître Israël en tant qu’Etat Juif n’est pas innocent, n’en déplaise à ceux qui considèrent la demande comme signe de racisme. Le raccourci est évident, on veut créer un état pour les Arabes (palestiniens) tout en espérant qu’avec le temps Israël deviendrait aussi un état arabe. Bref, non pas deux états pour deux peuples mais, pour commencer, un état et demi pour un peuple et un demi-état pour l’autre en attendant mieux. En attendant mieux car l’état palestinien n’a jamais existé et les mensonges, même répétés à satiété, ne constitueront pas des vérités (ce qui tend à contredire Goebbels …).

Mais, les palestiniens veulent-ils vraiment un état ? Depuis soixante longues années, ils auraient dû (pu) comprendre que leur demande concernant le «retour des réfugiés» en Israël ne sera jamais acceptée par aucun israélien, fût-il la plus gentille colombe. Aujourd’hui, après 60 ans, un état palestinien qui ne respecterait pas les contraintes liées à la sécurité d’Israël a encore moins de chances de voir le jour et ce nonobstant les intérêts des Etats-Unis (ou de l’Europe ou des pays arabes). Il s’agit là d’un élément majeur des changements intervenus depuis l’ère Clinton, depuis le 11 septembre 2001, depuis la guerre en Irak et depuis l’avènement annoncé de l’Iran nucléaire. Un état palestinien qui reproduirait Gaza ? Allons, donc.

Bien sûr, on peut se poser la question de savoir pourquoi les dirigeants israéliens (de Rabin et Pérès à Netanyahu, Barak et Olmert), à l’exception d’Ariel Sharon, se fourvoient à répétition dans des rêves de trouver une solution à ce qui est insoluble. Des rêves qui deviennent des cauchemars : Intifada, conflits asymétriques, homicides par suicide, sur fond de compréhension mondiale des souffrances du peuple palestinien et de condamnations à tire larigot d’Israël pour tous ses pêchés propres ou qui lui sont prêtés.

Il semblerait que deux explications soient possibles. Une qui tient à ce que l’on pourrait appeler «l’âme juive» : prendre sur soi plus que ce qu’on attribue à l’autre de fautes, tenir compte de l’autre plus que de soi-même. L’autocritique n’a pas été inventée par les communistes, elle préexistait dans tout ce que les juifs se sont transmis de génération en génération. Et l’attitude qui en découle est constante, tant que l’on n’a pas la preuve de l’ignominie de l’autre, on essaye de vivre avec. Un des résultats de cette
Weltanschauung a été les six millions de morts en Europe. Une deuxième explication tient à l’existence même d’Israël. Forte de tous ses succès contre toutes les tentatives de destruction (guerres de 1948, 1956, 1967, 1973, première guerre du Liban, deux Intifadas, deuxième guerre du Liban, etc.), Israël ne veut pas intérioriser le dessein acharné, implacable, du monde arabe : sa destruction. Alors, on essaye tout, en espérant qu’un jour la «communauté internationale» comprendra que par delà le sort d’Israël, ce qui se joue au Proche-Orient est le sort du monde occidental et en premier lieu de l’Europe.

Des preuves ? Voilà ce qu’une sommité musulmane, Sheikh Al-Qaradhawi, déclare :
«La conquête paisible a des bases dans notre religion, et donc, je compte que l'Islam conquerra l'Europe sans recourir à l'épée ou au combat. Il fera ainsi au moyen de la da'wa et de l’idéologie. L'Europe est malheureuse à cause du matérialisme, de la philosophie, de la promiscuité et à cause des considérations immorales qui régissent le monde. Il est grand temps pour l'Europe de savoir qu'elle n'a pas d'autre bouée de sauvetage que l'Islam. L'Islam sauvera l'Europe du matérialisme qui y fait rage et dont elle souffre. La promiscuité, qui permet à des hommes d'épouser des hommes et des femmes d’épouser des femmes, horrifie. L’Islam est seul capable de lui donner un horizon sans lui refuser ce monde. Il peut lui accorder la foi sans lui refuser la science. Il peut lui accorder la vérité, sans lui refuser la puissance. Il peut la relier aux cieux, sans la détacher de la terre. Il peut lui accorder l'esprit, sans lui refuser la matière. Le message de l'Islam est un message d'équilibre global, et donc, je crois que la prochaine conquête sera conduite par le da'wa. Mais, naturellement, les musulmans doivent commencer à agir afin de conquérir ce monde.»

Comment expliquer la résistance d’Israël à tout ce qui lui a été infligé ? Les homicides par suicide, cette contribution du peuple palestinien au bonheur de l’humanité, ont été pratiquement arrêtés en Israël. Mais, comme des métastases d’un cancer que l’on ne veut pas diagnostiquer, ils se sont développés en Europe, en Iraq, aux Philippines, en Indonésie, bref, partout où les «activistes ou militants» (dire terroristes serait prendre parti contre eux …) de l’islam veulent détruire les sociétés plus ou moins libres. Et si en Irak les homicides par suicide ont tué cinquante fois plus de musulmans que de soldats américains, de quoi se plaint-on, ils iront au paradis. Le monde a-t-il compris quelque chose après les autres contributions du peuple palestinien à son bonheur ? Les détournements d’avions, les prises d’otages ? Non, le monde n’a rien compris car il ne veut rien comprendre tout en espérant qu’il ne s’agit que
«de juifs et des Arabes».

Annapolis ? A peine finie, cette conférence sera suivie par une autre, à Paris. Les bons palestiniens demanderont aux pays «donateurs» 5,5 milliards de dollars pour commencer à préparer la création de leur état. Après les dizaines de milliards de dollars et euros qu’ils ont reçus depuis des dizaines d’années, tout en gardant leur «peuple» dans des «camps de réfugiés» (dont la presse occidentale ne montre que les dépôts d’ordures ou les rues non pavées, occultant les villas et les avenues bordées de palmiers ou les voitures de luxe qui y circulent), ils ont toujours besoin de l’aide du monde. La veuve de Yasser Arafat, après les dizaines de millions de dollars reçus comme prix de son silence à la mort de son «époux», après avoir vécu pendant des années à Paris au Bristol (seul l’Hôtel Crillon est plus cher …) dispose maintenant d’une maison à Malte, offerte par le Colonel Kadhafi, prochain visiteur de marque arabe à Paris. Les souffrances du peuple palestinien ? Le Président Mao disait, avec justesse, dans son Livre Rouge,
ne donnez pas du poisson à ceux qui ont faim, apprenez-leur à pêcher.
Pourtant, quand l’Etat français est «à sec» l’Europe (et la France) trouve toujours les milliards nécessaires à donner aux pauvres palestiniens.

Pour quoi faire ? Les pays arabes et leurs frères palestiniens ne reconnaîtront jamais l’Etat Juif. L’Iran se prépare à acquérir les moyens pour pouvoir l’éradiquer. La Syrie (que la France recommence à cajoler pour obtenir une attitude moins inamicale au Liban) qui depuis plus de 25 ans se trouve dans l’orbite de l’Iran se prépare, elle aussi, à l’hallali. On a cru que ce qu’Israël avait détruit à Deir ez Zour, était un réacteur nucléaire en construction. Les dernières informations dignes de foi montrent qu’il s’agissait d’un site d’assemblage de têtes nucléaires : du plutonium fourni par la Corée du Nord, à charger dans des missiles dont la trajectoire (vu la distance) serait beaucoup plus précise que celles d’éventuels tirs à partir de l’Iran contre Israël.

Dormez tranquilles, bonnes gens, l’histoire est en marche, Annapolis, Paris, Moscou, vous verrez tout s’arrangera. Sauf si un jour il y a un feu d’artifice. Souvenez-vous de Samson et de Massada.

PUBLIE AVEC L’AUTORISATION DE L’AUTEUR ET DE LIBERTYVOX

 

 

      SHYLOCK

 

Shylock est « le Juif tel que Shakespeare l’a dépeint » Ce n’est pas le Juif de la vie réelle, même au Moyen Age dont l’histoire est tachée des chaudes larmes, de sang même arraché au cœur de la race martyre. Le Juif de l’époque médiéval ne se vengeait pas de ses cruels ennemis. Bien plus encore : avec une magnanimité sublime, il allait même jusqu’à prêcher et à pratiquer la plus large bienveillance à l’égard de ses oppresseurs.

D’un bout à l’autre du Moyen  Age, quand les Juifs étaient quotidiennement  pillés et torturés et voués à la mort «  Pour la gloire de Dieu » pas un mot n’a été prononcé contre la moralité des victimes. Ils souffraient parce qu’ils étaient des hérétiques, parce qu’ils refusaient d’escamoter leur conscience, en professant une foi qui ne prouvait prendre racine dans leurs âmes. Mais l’éthique juive continuait à s’élever vers des hauteurs toujours plus nobles. Le Juif préservait son intégrité malgré ses souffrances ; mieux encore il pardonnait à ceux qui en étaient les auteurs et même oui il les bénissait.

Après avoir été chassés d’Espagne, en 1492, les Juifs furent cruellement expulsés du Portugal.  Un certain nombre d’entre eux se réfugièrent sur la côte africaine. Quatre-vingt ans plus tard, les descendants de ceux qui avait commis ou tolérés ces monstruosités furent défaits en Afrique, où ils avaient été conduits par Don Sébastien, leur roi. Ceux qui ne furent pas égorgés furent vendus comme esclaves aux descendants des exilés juifs du Portugal. « Les nobles Portugais humiliés, rapporte un historien, furent réconfortés chaque fois qu’il s’avéra  que leurs maîtres étaient  des Juifs, parce qu’ils savaient que ceux-ci avaient des cœurs humains »

                                                                       Morris Joseph (1891)

 

LE LIVRE DES LIVRES

 

La Bible, quel livre ! Vaste et large comme le monde, fondée sur les abîmes de la création et s’érigeant haut dans le bleu mystère du ciel. Aurore et couchant, promesse et accomplissement, naissance et mort- tout le drame de l’humanité, - sont renfermés dans ce simple livre. C’est le Livre des Livres. Les Juifs peuvent aisément se consoler de la perte de Jérusalem et du Temple et de l’Arche du Pacte et des joyaux de la couronne du roi Salomon. Une telle déchéance n’est rien quand on la met dans la balance avec la Bible, le trésor impérissable qu’ils ont sauvé.

Si je ne m’abuse, c’est Mahomet qui surnomma les Juifs le «  Peuple du Livre » un nom qui dans les pays orientaux  est resté le leur jusqu’à nos jours et qui est d’une signification profonde. Ce livre est pour les Juifs leur pays. A l’intérieur de ses frontières bien closes, ils vivent et mènent leur existence ; ils jouissent de leur citoyenneté inaliénable ; aussi nul ne peut les en déloger. Absorbés dans la lecture de leur livre sacré, ils n’ont guère pris garde aux changements apportés au monde réel qui les entoure. Des nations ont surgi et se sont évanouies, des Etats ont fleuri et sont déchus, des révolutions ont fait rage à travers la terre- mais eux, les Juifs, restaient plongés dans l’étude de leur livre, inconscients de la ruée sauvage du temps au dessus de leurs têtes.

 

                                                                                      H. Heine (1830)

 

LA BIBLE

 

De siècle en siècle et jusqu’à ce  jour même, à travers les régions les plus admirables de la civilisation, la Bible domine l’existence. Sa vision de la vie pétrit les Etats et les sociétés. Ses Psaumes sont plus populaires, en tout pays, que les poèmes des propres poètes de ce peuple. Auprès de ce seul livre aux éditions infinies… toutes les autres littératures apparaissent légères comme l’air.

                                                                                          Israël Zangwill. (1895)

 

 

  • LA BIBLE HEBRAIQUE

 

Notre grand titre à la gratitude de l’humanité, c’est que nous avons donné au monde la parole de D. la Bible Hébraïque. Nous avons pris d’assaut le ciel pour en rapporter ce don céleste, comme dit le poète. Nous nous sommes lancés dans la brèche que nous avons couverte de nos  corps contre toute attaque. Nous nous sommes laissés égorger par centaines et par milliers plutôt que de lui être infidèles, et nous portons témoignage de sa vérité, veillant à sa pureté, face à un monde hostile. La Bible est notre unique raison d’être ; c’est précisément cela que l’antisémitisme supérieur, à la fois à l’intérieur de nos rangs et au dehors, cherche à détruire, déniant toutes nos revendications pour le passé et nous laissant sans espoir pour l’avenir. Cette persécution intellectuelle ne peut être combattue que par des armes intellectuelles ; à moins que nous ne fassions effort pour recouvrer notre Bible, nous sommes irrévocablement perdus aux deux mondes.

 

                                                                                   S. Schechter (1903)

  • LE SENS DE L’HISTOIRE JUIVE.

L’histoire d’Israël est la grande preuve vivante de l’action de la Providence divine dans les affaires du monde. Seul parmi les nations, Israël a pris part à tous les grands mouvements depuis que l’humanité est devenue consciente de ses destinées. S’il n’y a point de but divin dans le labeur d’Israël, il serait vain d’en rechercher un dans la vie de l’homme. A la lumière réfléchie de ce dessein, chaque Juif devrait mener son existence avec une dignité accrue.

   Joseph Jacobs (1897)

 

  • La grande route de l’histoire juive conduit à de larges perspectives. Ce qu’il y a de grand et de durable dans l’histoire juive, c’est la richesse spirituelle accumulée à travers les âges ; la description des violentes batailles livrées entre les puissances des ténèbres et celles de lumières, de liberté et de persécution, de savoir et d’ignorance. Nos grands hommes sont les héros de l’école et les sages de la synagogue, non les chevaliers des champs de bataille sanglants. Pour notre victoire, nulle veuve n’a été réduite à se lamenter, nulle mère à pleurer son fils perdu, nul orphelin à porter le deuil de son père disparu.

                                                                                             M. Gaster (1906)

TOLERANCE

  • Tu es D. et tout être est Ton servant, Ton domaine ; Et ton honneur n’est point diminué par les servants d’autres que Toi, car, tous ont le désir d’arriver jusqu’à Toi ; mais ils sont comme des aveugles ; ils dirigent leur  route vers la face du Roi et, hors de la route, ils égarent  leurs pas.

L’un tombe au puits de destruction et l’autre tombe au piège, et leur fatigue est vaine. Mais Tes servants sont comme ceux qui ont les yeux ouverts, et qui marchent dans la vois droite, ne déviant ni à gauche ni à droite, avant que d’être arrivés dans la cour de la maison du Roi.

Tu es D. appuyant les êtres créés en Ta Divinité, soutenant les êtres créés avec Ton Unité.

                                                             Salomon Ibn Gabirol  (1050

                                                                    (a couronne de Royauté)

  • Les juifs pauvres

Le Royaume de Dieu soutenaient nos Maîtres – est incompatible avec un état de misère sociale. Ils ne se contentaient pas de nourrir le pauvre. Leur grand idéal était de ne pas permettre qu’un homme soit pauvre, de ne pas le laisser s’effondrer dans les profondeurs de la pauvreté.  Ils disent : « Essaie d’empêcher qu’il tombe si bas en lui enseignant un métier. Emploie toutes les méthodes avant que de le laisser devenir un objet de charité, ce qui doit le dégrader, quelque affectueux que soit votre comportement à son égard »                                                                                    S. Schechter (1893)

 

Le Juif a subi tant de coups, il a enduré tant d’injustices, il a fait si complètement l’expérience des misères de l’existence, que la commisération pour le pauvre et pour l’humble est devenue une seconde nature en lui. Et dans ses errances douloureuses, il a vu de si près tant d’hommes de toutes les races et de tous les pays, partout différents et semblables partout, qu’il a compris, qu’il a senti dans la chair de sa chair que l’homme est un, comme D. est Un. Ainsi se forma une race qui peut avoir les mêmes vices et les mêmes vertus que les autres races, mais qui est sans aucun doute la plus humaine de toutes les races.

                                                                        Edmond Fleg (1928)

Plusieurs Juifs perdent tout sens de proportions et de perspective quand ils jugent les défauts juifs. L’autocritique est une rare vertu. Toutefois, comme toute autre vertu, elle peut être excessive ; tandis que la dépréciation de soi-même n’est pas une vertu du tout, elle n’est certainement pas la marque de l’homme libre. Les communautés, comme les personnes, sont astreintes à la prescription de l’étique juive : «  Ne sois pas méchant dans ta propre estime »  Et pour les communautés comme pour les personnes, le respect de soi même demeure un devoir cardinal.  

                                                                            J.H.Hertz

TOLERANCE

 

Tu es D. et tout être est Ton servant, Ton domaine ; Et ton honneur n’est point diminué par les servants d’autres que Toi, car, tous ont le désir d’arriver jusqu’à Toi ; mais ils sont comme des aveugles ; ils dirigent leur  route vers la face du Roi et, hors de la route, ils égarent  leurs pas.

L’un tombe au puits de destruction et l’autre tombe au piège, et leur fatigue est vaine. Mais Tes servants sont comme ceux qui ont les yeux ouverts, et qui marchent dans la vois droite, ne déviant ni à gauche ni à droite, avant que d’être arrivés dans la cour de la maison du Roi.

Tu es D. appuyant les êtres créés en Ta Divinité, soutenant les êtres créés avec Ton Unité.

                                                             Salomon Ibn Gabirol  (1050

                                                                    (la couronne de Royauté)

 

NOTRE HERITAGE

 

Nos lois ont été telles qu’elles ont toujours inspiré l’administration et l’imitation des autres hommes.

 

Plus encore, des multitudes humaines ont manifesté une grande inclination, depuis longtemps, à suivre nos prescriptions religieuses ; car il n’est point de cité grecque, ni barbare, ni de quelque nation que ce soit, où notre coutume d’observer le repos du septième jour ne soit parvenue, et où nos jeûnes et nos lumières sacramentelles  ainsi que plusieurs de nos interdictions ne soient respectées ( *) On s’y efforce également à imiter la concorde mutuelle qui règne entre nous, ainsi que la distribution charitable de nos biens et notre diligence dans le labeur, et notre fortitude à endurer les pires détresses au nom de nos lois. Et ce qui est ici matière à la plus grande admiration, notre Torah n’offre aucun appât de plaisir pour abuser les hommes, mais elle prévaut par sa propre force, et comme D. lui-même est immanent dans tout l’univers, ainsi notre Torah s’est-elle répandue sur le monde entier.

 

Quant aux lois mêmes, un surplus de mots est inutile, car elles sont visibles dans leur propre  nature et elles apparaissent pour enseigner non l’impiété, mais la plus authentique piété du monde. Elles ne font pas se haïr les hommes entre eux, mais les encouragent à se prodiguer librement ce q’ils possèdent. Elles sont ennemies de l’injustice ; elles proscrivent la paresse et la prodigalité ; elles instruisent les hommes à être satisfaits de ce qu’ils ont et à être laborieux dans leur vocation. Elles interdisent aux hommes de faire la guerre pour accroître ce qu’ils ont mais rendent les hommes courageux pour la défense des lois. C’est pourquoi j’aurai l’audace de dire que nous sommes devenus les maîtres des hommes pour la plupart des choses, celles qui sont de la plus excellente nature seulement, car qu’y a-t-il de meilleur qu’une inviolable piété ? Qu’y a-t-il de plus juste que la soumission aux lois et de plus avantageux que l’amour mutuel et la concorde ? Tant et si bien que les calamités ne nous divisent pas, non plus que la prospérité ne nous rend offensants ou  séditieux. Mais cela fait que nous méprisons la mort lorsque nous sommes en guerre et que, dans la paix, nous nous appliquons à nos métiers ou au labour du sol. Car en toutes choses et dans toutes les voies nous sommes convaincus que D. est le Juge et le Gouverneur de nos actes.

                                                                           

                                                                          Flavius Josephe  (1er siècle)

 

 

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