Enfant difficile

 

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L’ ENFANT DIFFICILE

La femme enceinte qui attend un enfant, ne peut s’empêcher de rêver comment elle va le bercer, jouer et rire pour l’amuser. Elle voit déjà comment l’habiller, le baigner  en lui chantant des chants qu’elle avait entendus elle même. Elle pense aussi à la manière de l’élever et de l’éduquer. Toutes les femmes passent par cet étape où le fantasme est roi.

 

La réalité est différente, et quand l’enfant arrive au monde la première chose qu’il a envie de dire est que le rêve de sa mère ne lui convient pas. Il passe son temps à pleurer, quand la mère essaye de l’habiller, il oppose une forte opposition. La séance du bain devient une véritable compétition. L’enfant se débarrasse de l’eau de sa petite baignoire, en aspergeant tous les murs. Les jouets qu’on lui présente sont jetés par dessus son berceau. Il donne toujours l’impression qu’il ne se sent pas bien, qu’il est malheureux. Chaque action devient une bataille fatigante qui laisse les parents dans un état de frustrations et fatigue mentale considérable. Toutes les tentatives de la part des parents pour calmer l’enfant  ont échouées.  Tous les membres de la familles donnent des conseils comment se comporter avec l’enfant, sans le moindre succès. Le rêve de la mère d’un enfant gentil, souriant, calme, doux, joueur, s’est évanoui. Il faut se rendre à l’évidence. Nous sommes en présence d’un enfant disposé à mener la guerre à ses parents  et lance des messages qu’il ne fera pas la moindre concession. Les psychologues qualifient cet enfant de tyrannique. Quand il parlera, certains mots seront courants dans sa bouche : « Je ne veux pas » «  Je refuse »  « non et non ». Il sera de plus en plus difficile aux parents, de trouver une voie éducative. La seule voie qui marche est d’obéir à toutes ses exigences et de faire toutes ses volontés.

Les parents doivent s’attendre à des moments très difficiles comme le réveil et le coucher, le brossage des dents, sortir de la maison. Il convient de savoir que les enfants difficiles, sont pleins d’énergie, d’obstination et d’opiniâtreté. Ce sont en général des enfants intelligents bien organisés qui se fixent des objectifs précis qu’ils poursuivent avec succès. C’est pourquoi, ces parents doivent apprendre comment de conduire avec eux. Car, si les parents savent guider l’enfant dans des directions positives, ils pourront obtenir des résultats très satisfaisants qui les étonneront. L’essentiel est d’être convaincu qu’il est possible de réussir l’éducation de l’enfant difficile.     

L’enfant difficile (suite)

Tous les psychologues sont unanimes pour reconnaître que chaque enfant est unique. Ce dernier vient au monde avec son propre caractère. Certains enfants  naissent avec un tempérament provocateur. Les parents éprouvent alors  une difficulté à laquelle ils ne s’attendaient pas ou à laquelle ils n’avaient jamais été confrontés dans le passé. La difficulté inhérente à leur éducation n’est pas limitée dans le temps mais, au contraire, elle est définitive et continue. Elle exige des parents une présence constante, une force morale à toute épreuve, une patience d’ange, et une compréhension à tous les instants. Les parents qui s’énervent ou qui, excédés, usent de la violence commettent une erreur impardonnable, car l’enfant n’est en aucune manière responsable. C’est ce qui arrive lorsqu’un des parents est  du même caractère que l’enfant ou d’un caractère complètement différent de celui de l’enfant. Dans ces conditions les occasions  de confrontation seront multiples et violentes.

Cela ne veut pas dire que la situation de l’enfant difficile ne peut pas être améliorée. A cette fin, il est conseillé aux parents d’adopter une attitude optimiste et se mettre en tête qu’ils vivront avec un enfant provocateur et difficile à ses débuts. La famille ne doit se transformer en champ de bataille permanent. La patience des parents peut apporter une transformation de l’enfant. Certaines fixations semblent en effet définitives, comme la peur d’affronter une situation nouvelle, des crises de colère violentes, l’enfermement et le refus  d’affronter la société, tous ces symptômes  peuvent  disparaître avec le temps, tout dépend de la propension des parents à garder leur calme et ne pas exacerber  la violence de l’enfant. Tous les parents ne sont pas en mesure de garder leur calme et savoir exactement comment se comporter avec l’enfant. C’est pourquoi les psychologues conseillent aux parents de suivre une psychothérapie ou tout au moins prendre conseil auprès d’une personne compétente dans le but d’apprendre comment agir  en présence d’une conduite violente de l’enfant. La conduite des parents est en mesure d’améliorer le comportement de l’enfant et même de changer sa personnalité. Certains thérapeutes affirment même, que le fonctionnement de son système nerveux  se trouvera amélioré. Les parents seront heureusement étonnés de constater que le petit provocateur, qui cassait tout ce qui lui tombait sous la main, devenir un enfant affectueux et confiant.

Les étapes du développement de l’enfant difficile.

 

La personnalité de l’enfant peut être reconnue très tôt. Il n’est pas difficile de constater que son bébé sera un enfant tyrannique. Il pleure beaucoup, il crie ou plutôt il vocifère, et tout ce que les parents lui proposent ne le satisfait pas. Toute action, la plus anodine possible, comme l’habillement, la nourriture, la baignade, le landau, transforment l’appartement en champ de bataille. Toute réaction de l’enfant prend le caractère d’une  provocation violente.  Il va de soi que le comportement problématique de l’enfant donne l’impression qu’il est permanent. Impossible de détourner son attention  ou de le calmer. Lorsque les parents sont confrontés à une nouvelle situation difficile, en général il  s’ensuit une nouvelle dégradation et les parents ont le sentiment que tout est perdu. Quoi qu’ils fassent rien ne change.   

 

 L’enfant de 4 à 6 ans

Les jeux que l’enfant imagine sont tous empreints de violence et dépourvus de toute souplesse. Un enfant difficile ne choisit pas des jeux de son âge, il imaginera un jeu d’un âge plus avancé. Si un des parents veut se joindre à son jeu l’enfant réagira violemment contre cette intrusion dans son monde à lui. La phrase la plus prononcée est « c’est à moi. Si quelqu’un s’amuse à lui prendre un élément de son jeu, l’enfant rentrera dans une colère violente et ne se dominera plus.  Il préférera souvent   se plonger dans ses jeux que la compagnie des personnes de la famille parce qu’il peut exercer sa domination sur ses jouets, ce qu’il ne peut pas faire envers des  adultes. Pour exercer son pouvoir, il bouleversera l’emploi du temps habituel. Chaque jour il doit manger, se laver, se coucher, c’est dans ces occasions qu’il imposera sa volonté en changeant les règles habituelles pour avoir le sentiment que c’est lui qui domine. En général un enfant difficile est intelligent et ne pose pas de problèmes sur le plan intellectuel. Par contre en classe il sera dans son monde à lui et donnera l’impression qu’il ne suit pas la classe. Or, cette impression n’est pas justifiée, l’enfant arrive à suivre un cours tout en s’isolant ou en se consacrant à un objectif  fixé par lui. En outre, il est perfectionniste et très critique contre tout ce qu’il estime médiocre. C’est pourquoi quand il juge qu’une chose n’est pas intéressante, il préfère se concentrer, en faisant le vide autour de lui, sur une activité qu’il a imaginée lui-même.  Il ne manifeste pas publiquement ni ses sentiments ni ses émotions.

L’impression qu’il a de son environnement est exactement comme son caractère, à savoir très dur et difficile. Ses réactions violente sont pour lui des moyens de défense car il considère que ce qui l’entoure peut lui faire du mal. Tout ce que les autres enfants considèrent comme agréables  le submergent. Il a le sentiment que le monde envahit son intérieur et il tente de toutes ses forces d’agir contre cet envahissement. Contrairement à l’enfant sensible qui souffre en cas d’émotions très fortes provoquées par son environnement, l’enfant difficile, ne réagit pas en éclatant en pleurs mais en cherchant à dominer la situation par des moyens agressifs.

 

Le comportement des parents

Il est important de savoir que l’enfant réfractaire use de violence pour se sentir en sécurité, pour se protéger. C’est pourquoi il évite tout contact avec les adultes et parfois même avec ses parents. Ces derniers ne doivent pas sombrer  dans le désespoir ce qui peut les  conduire à la violence. Au contraire, ils doivent manifester beaucoup d’amour, et d’affection à leur enfant quand bien même, la réaction de l’enfant reste violente. Ils doivent aussi créer une atmosphère de confiance et de sécurisation. Un enfant réfractaire à tout est en vérité une personne qui manque de confiance en lui. Lui donner le sentiment de sécurité c’est contribuer à réduire sa volonté de puissance, et ses réactions agressives.

 

Si l’enfant réfractaire et tyrannique, a besoin plus qu’un autre, d’affection, de compréhension, et de patience, il a aussi besoin de limites. De nombreux parents viennent dire : «  L’enfant est une personne, il ne faut donc pas nuire à son développement, qu’il faut écouter ses désirs et prendre garde à ne pas le bloquer. Bref, se dévouer corps et âme et être à son service » Ces parents fondent preuve d’une mauvaise compréhension de l’éducation. Il faut savoir qu’un enfant difficile, est comme tous les enfants et qu’il est indispensable de lui fixer des limites qu’il ne doit  pas dépasser. Les parents laxistes qui permettent tout à  l’enfant doivent savoir que leur perception de l’éducation engendre des personnalités mal construites et mal organisées qui, devenues adultes, seront malheureuses et feront souffrir leur entourage. Pour bien grandir, l’enfant a aussi besoin d’une expérience de frustration. Chaque parent doit prendre le risque d’un désamour temporaire de son enfant, à travers lequel  celui-ci fera l’expérience d’une limite.

Pour qu’un enfant puisse avoir plus tard la conscience de soi il faut qu’il y ait rencontre avec ses parents. Avec des parents qui disent toujours oui à tout, il n’y a pas de rencontre.

L’enfant difficile, a aussi besoin d’un couple parental solide. Si le couple vacille les parents n’arriveront pas à opposer un refus, car chaque membre du couple ne veut pas déplaire à l’enfant. L’amour de l’enfant, vient compenser l’idée de divorce qui est dans l’air.  Le plus souvent il s’agit de garçons mais on trouve aussi des filles.  L’expérience montre que les enfants difficiles se retrouvent dans les familles qui ont un enfant unique,  des enfants adoptés ou des enfants nés sur le tard de parents âgés. Quel que soit le milieu, il est du devoir des parents de ne pas se mettre au service de l’enfant et de permettre tout. L’enfant auquel on n’oppose jamais de refus est  lui-même victime de sa tyrannie.  Inconsciemment, sa demande incessante est l’espoir d’obtenir une limite à son bon vouloir. Chaque fois que les parents cèdent, ils aggravent la provocation suivante et entrent dans une spirale d’exigences dont ils ne sortiront jamais gagnants et dans laquelle l’enfant souffrira.

L’absence de frustrations indispensables  génèrera plus tard un seuil très bas au déplaisir. Beaucoup de personnes qui  ne peuvent supporter, à l’âge adulte, le moindre déplaisir et veulent tout obtenir facilement, et parfois même usent de violence ont été des enfants qui n’ont jamais été frustrés.

 

Les règles de base

 

Les parents doivent se fixer les règles suivantes :

 

1-    Le couple parental doit être d’un même avis. La moindre faille dans le couple permettra à l’enfant de s’y engouffrer. Ceci aura pour effet d’insécuriser l’enfant et par voie de conséquence,  d’exaspérer sa violence. Les parents doivent présenter un seul front sans la moindre faille.

2-    En appeler à un tiers. En cas de révolte de l’enfant il faut essayer de détourner son intention en introduisant un élément extérieur. On peut par exemple, prendre un livre avec des images et dire à l’enfant « regarde, regarde ce qui est écrit etc.

3-    Admettre que son enfant est un tyran et ne pas lui trouver de circonstances atténuantes.

 

4-    Exiger des horaires fixes. Il convient de ritualiser  l’éducation de l’enfant.  Des heures fixes pour les repas, pour le coucher, associer l’enfant aux travaux ménégers.

 

5-    Ne jamais menacer. Les menaces insécurisent l’enfant et ne font qu’augmenter sa tendance à l’opposition.

 

6-     Il ne  s’agit pas de tout interdire après avoir tout permis

Il  ne faut jamais de revenir sur sa parole.

  

     7- Pendant la crise, éviter les longues discussions.

La discussion donne le sentiment à l’enfant qu’il est l’égal des parents. Au lieu d’une longue discussion il faut se borner à rappeler les règles à suivre. Il doit les respecter un point c’est tout.