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Le Facteur Golah
Il est tout à fait superflu de relever l’importance cardinale , l’indéfectible attachement , l’affection viscérale , l’amour sans borne , qu’éprouvent les Juifs de la Diaspora pour l’Etat d’Israël .
Cependant , tous ces sentiments induisent chez eux des attitudes et des comportements sans nuances . La moindre décision d’un dirigeant israélien fait toujours l’objet d’analyses excessives frisant parfois l’outrance . Ces réactions ne sont rien d’autre que la conséquence des liens existant entre Israël et la diaspora .Des liens fondés sur un amour perçu parfois comme irrationnel .
Si les Juifs individuellement , par respect pour eux mêmes ,doivent s’abstenir de porter un jugement qui relève exclusivement du citoyen de l’Etat ,nous pensons qu’en tant que diaspora, nous avons le devoir de solliciter un peu plus de considération dans un certain nombre de domaines . Nous n’avons pas l’outrecuidance d’exiger que toutes les décisions prises par les dirigeants d’Israël , doivent obligatoirement tenir compte du facteur Golah ,mais nous pouvons légitimement solliciter respectueusement ,que dans des cas bien précis que le Législateur israélien tienne compte des incidences possibles sur la diaspora des lois qu’il promulgue .
Pour illustrer notre propos ,il est préférable de mentionner quelques cas susceptibles d’avoir des répercussions sur la diaspora . Le Rabbinat français ,
grâce à sa cohésion , s’efforce de régler les problèmes de Guiyour avec une discrétion exemplaire . Tout en étant exigeant quant à la formation , au comportement ,aux motivations , au devenir du futur candidat au guiyour , il exige que les autorités qui prononcent son acceptation dans la communauté d’Israël ,soient tout à fait compétentes .Pour cela , le Guiyour relève des Dayanim . Ces derniers sont les pilliers du Judaïsme conforme à la halakha ,à l’enseignement de nos Maîtres ,au respect absolu de la Torah . le guiyour qui n’est pas fait selon le respect de la Halakha , qui n’exige pas un comportement fondé ,sans réserve ,sur l’observance des Mitsvoth , sera tout à fait rejeté par le rabbinat français . Considérant toutes ces exigences , que doivent faire les consistoires en France , quand la cour suprême d’Israël décrète que les conversions effectuées par les libéraux ,les réformés et les conservatifs ,sont légales et s’imposent à tous les rabbins d’Israël . Les Rabbins français évidemment, rejettent tout guiyour émanant des milieux libéraux , mais cela fait désordre . Les fidèles de nos communautés ont tendance à respecter tout ce qui émane d’une instance dirigeante d’Israël . Ne serait-il pas possible que nos dirigeants puissent expliquer qu’une telle décision perturbe l’ordre dans la diaspora .
Un autre exemple n’est pas moins étonnant pour le Rabbinat français ,il s’agit de la définition de l’identité juive . En ce qui concerne le Judaïsme français , est juif celui qui est né d’une mère juive ; c ’est l’opinion de la Halakha qui compte . Toute personne qui se présente à un rabbin consistorial pour fonder une famille et célébrer une union ,doit prouver qu’elle est issue d’une mère juive . Les deux conjoints doivent prouver par des documents ,qu’ils appartiennent bien à la communauté juive et qu’ils sont juifs selon la halakha . Or la Cour suprême d’Israêl a décidé qu’est Juif quiconque est issu d’un père ou d’une mère juifs. Cette prise de position n’est pas conforme à la Halakha , et elle ne peut être acceptée par le Rabbinat français . Mais grâce à cette loi ,de nombreux juifs ayant épousé des non-juives ont pu immigrer en Israël et bénéficier de tous les avantages de la loi du retour. La Cour suprême si elle continue sur cette voie, peut mettre en danger l’unité du Judaïsme dans la diaspora .
Enfin un troisième cas qui n’a pas fait l’objet d’une loi mais qui a ouvert une brèche dont laquelle se sont engouffrés de nombreux fidèles de nos communautés . Il s’agit des Bar- Mitsvoth célébrées au kotel . Pour qu’un enfant puisse célébrer sa majorité requise pour être responsabilisé quant à l’application des Mitsvoth , il est indispensable qu’il soit issu d’une mère juive .Certains fidèles ayant épousé des non-juives , veulent tout de même ,que leur garçon célèbre sa Bar Mitsva .Ne pouvant pas la célébrer en France il se rendent au kotel et participent à un office ,où organisent eux mêmes avec l’accord d’un prétendu rabbin leur propre office et arrivent en France munis d’une série de photos en guise de certificat de Bar Mitsva . Dans ce cas aussi, il serait souhaitable de mettre les fidèles en garde . En effet, la Bar Mitsva célébrée au Kotel par un enfant dont le père seul est juif n’a strictement aucune valeur halakhique . Les autorités rabbiniques en Israël devraient dans ce cas aussi refuser de participer à une cérémonie non conforme à la halakha .
H.H ;