Le culte des morts

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Le Culte des Morts

C’est un lieu commun d’affirmer  que le juif est doté d’un gène d’angoisse qui n’est pas commun à tous les mortels. Son histoire en est certainement la cause. Cependant on pensait que la renaissance d’Israël, la vie démocratique  la liberté retrouvée allaient contribuer à la diminution de cette angoisse. Il n’en est rien. La preuve en est la multiplication des occasions pour  évoquer le soutien de ceux qui nous quitté. Que pense le Judaïsme doctrinal de ce problème ? le texte suivant tiré du livre de  Aaron Barth « Les valeurs permanentes du Judaïsme » est très éloquent et représente la vraie position du Judaïsme :

« Aaron Barth écrit : l’interdiction de s’adresser aux morts en faveur des vivants occupe une place particulière. La chose avait une double importance. Le peuple venait de sortir d’Egypte, pays où le culte des morts dominait la vie publique. Nulle part le culte des morts n’était aussi développé que dans l’Egypte antique. Toute la civilisation égyptienne est fondée sur lui. En outre la propension au culte des morts est une tendance naturelle du cœur humain. On en trouve des manifestations à toutes les époques et dans toutes les régions du monde. C’est pourquoi la Torah a cru bon de revenir, à plusieurs reprises et sous des appellations différentes, sur cette grave interdiction. Et pourtant, j’ai vu de mes yeux des dais élevés sur les tombes des justes, sous lesquels des gens pieux jetaient des billets où ils avaient inscrit leurs vœux.

Bien sûr, nous pouvons espérer que si nous nous  acquittons de nos devoirs, si nous suivons la voie de l’Eternel, les âmes de nos prédécesseurs et tous les justes s’uniront à nos prières à l’heure de la détresse. Mais nous nous adressons directement à D. et non aux morts en faveur des vivants. Rien de plus inepte que la croyance que les esprits dans l’au-delà lisent les billets posés sur la tombe. « Et la poussière retournera à la terre comme elle en est ve,ue et l’esprit reviendra à D. qui l’a donné »(Ecclésiaste XII,7 )

Je sais de feu ma mère que son père, le Rav Ezriel Hildesheimer, était très inquiet de la recrudescence du culte des morts dans certains milieux juifs. En guise d’opposition  à cette tendance, il s’abstenait de se rendre sur les tombes individuelles. Même quand il se trouvait au cimetière, il ne s’approchait pas de telle ou telle tombe en particulier, de peur de donner un mauvais exemple. Malheureusement, il y a aujourd’hui en Israël des signes d’une telle recrudescence : processions « traditionnelles » sur les tombeau de personnalités, développement d’usages religieux autour des «  sépulcres saints », et ainsi de suite. Il vaut mieux suivre le chemin des justes défunts que suivre les processions qui se rendent sur leur tombe. Il vaut mieux faire comme eux qu’entretenir leur tombeau. Que leurs vertus demeurent parmi nous, mais n’adorons pas leurs ossements. Que leur souvenir reste au milieu de nous, mais ne défilons pas devant leur tombe et ne leur construisons pas des mausolées et des monuments magnifiques. Tout cela est en opposition absolue avec le verset « A la manière du pays d’Egypte où vous avez habité, vous n’agirez pas » Lév.XVIII, 3 ) Qu’y a-t-il de plus caractéristique comme « manière du pays d’Egypte » que son culte des morts ? Nous devons tirer une leçon de ce qui est dit sur notre maître Moïse  « Et personne ne connaît le lieu de son tombeau jusqu’à ce jour »

La décadence de la vrai foi dans certains milieux a provoqué une reprise de la superstition. Cela n’a rien d’étonnant. Tout homme croyant réagira comme Rabbi Hanina quand on voulut exercer sur lui un sortilège :  « Il n’y a, déclara-t-il, rien d’autre que lui » Deut. IV , 35, Sanhédrine 67b ) Autrement dit, nous n’avons confiance qu’en D. .Le croyant sait que son destin dépend de D. et non de divinations et de sortilèges. Mais quand on ne croit pas à la domination de l’Eternel, Créateur de l’univers, on peut se laisser entraîner à des sottises de ce genre. La base de toute superstition est l’idée que « des forces cachées dominent le monde et se trouvent soit dans les éléments de la nature eux mêmes, soit dans des divinités inférieures qui les meuvent et les dirigent… La superstition prétend soumettre à la volonté des êtres humains ces forces non-humaines » ( Yitshak Heinemann, in Encyclopédie hébraïque Tome I,pp.428-429 )