Le respect de la Vie dans le Judaisme

 

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 Le respect de la vie dans le Judaïsme

 

L’actualité est dominée par la violence et la barbarie. On a le sentiment que la vie d’un être humain est peu de chose. Au nom d’on  ne sait quelle doctrine, des jeunes gens se transforment en bombes humaines semant la mort  le deuil et la souffrance de personnes innocentes. Dans ce climat de haine et de violence extrême il serait important de préciser la position du Judaïsme à l’égard du respect de la vie et de la personne humaine

Dans le récit de la sortie d’Egypte et le passage de la mer rouge, à propos de verset qui dit que les deux camps (Israël et l’Egypte) ne se sont pas rapprochés l’un de l’autre, le midrache raconte : « les anges, au moment du passage de la mer des Joncs, ont voulu chanter un cantique de gratitude à D. et D. les en a empêchés, en disant : «  l’œuvre de ma main, des êtres humains que j’ai créés, sont en train de  se noyer dans la mer et vous voudriez chanter un cantique ! » ce midrache à lui tout seul suffit pour définir toute la doctrine juive. Il met en exergue l’universalité de l’homme et le même souci du Créateur pour la vie de chacun quel qu’il soit.

Le respect de la vie d’autrui et la négation de toute violence abondent dans la Tradition orale. En effet on peut lire dans le traité talmudique Sanhédrine (IV) : Si D. a créé un homme unique, et le même  souci du Créateur pour la vie de chacun quel qu’il soit.

Le respect de la vie d’autrui et la négation de toute violence abondent dans la Tradition orale. En effet on peut lire dans le traité talmudique Sanhédrine (IV) : Si D. a créé un homme unique, c’est pour nous enseigner que celui qui détruit une seule vie humaine c’est comme s’il détruisait  la création toute entière. Et celui qui sauve une seule vie humaine, c’est comme s’il avait sauvé le monde entier. D. a créé un seul être humain afin que la paix règne entre les hommes. Pour qu’aucun homme ne puisse dire : mon  père était  plus grand que ton père. »

Certains esprits malveillants disent que la traduction que nous venons de donner au Texte talmudique n’est pas conforme au texte hébraïque  parce qu'un mot important a été omis. Il s’agit du mot « Méisraël.On aurait dû traduire « Celui qui sauve une vie d’un israélite »n effet ce mot existe, mais il a été ajouté bien plus tard dans le texte, primitivement le manuscrit princeps du talmud ne comporte pas ce mot. Il a été introduit après la clôture du talmud,  à l’époque des Gaonim en Babylonie pour des raisons historiques  que l’on ne peut pas relater dans le cadre d’un article.

On peut lire encore dans le « Aboth de Rabbi Nathan : « d’où savons-nous qu’un seul être humain pèse aussi lourd que la création toute entière ? C’est par le verset de la Genèse qui dit : « Voici le livre de l’histoire de l’homme » Ce qui nous enseigne que l’histoire  de l’humanité, c’est l’histoire d’un homme »

Rappelons  l’opinion de Rabbi Akiba qui disait : « Tu aimeras pour ton prochain ce que tu aimes pour toi-même (Lev.XIX ) c’est là un grand principe,  un principe fondamental de la Torah. Quant à Ben Azaï  le principe de l’homme qui équivaut à toute la création est supérieur à celui de Rabbi Akiba. La controverse entre ces deux maîtres est importante. Pour Rabbi Akiba  les relations avec le prochain sont commandées par l’idée de réciprocité, alors que Ben Azaï, lui fonde les relations de l’homme avec ses semblables sont fondées sur la fraternité d’origine : un seul homme est à l’origine de toute l’humanité. L’homme a été créé à l’image de Dieu. Le prochain rappelle le Créateur commun de l’univers.

Rappelons également que la Torah érige en mitsva l’obligation d’aimer l’étranger, c’est l’unique doctrine au monde qui instaure cette obligation. Les autres  émettent des souhaits des vœux pour que la paix  règne dans la société  le Judaïsme lui, consigne dans la Loi l’obligation d’aimer et de protéger toutes les minorités . Cependant la doctrine juive exige la réciprocité. C’est dans ce sens que les Rabbins réunis  par Napoléon ont répondu, à la question du prêt à intérêt. L’empereur demandait : « Est-il licite pour un Juif de prêter à intérêt à un autre Juif ? Il savait  à l’avance que la réponse serait « non ». Est-il permis à un Juif de prêter à intérêt à un non-juif ?La réponse devait être « oui » .  Or, les rabbins qui faisait partie du Grand Sanhédrin et qui étaient de grands savants, ont répondu par un long préambule  et ont dit : Lorsque la Torah exige que je prête sans intérêt c’est que celui que j’ai en face de moi est mon frère et si j’étais moi dans le besoin il aurait envers moi la même obligation de me prêter avec générosité sans intérêt.  La révolution française ayant fait de chaque juif un citoyen, c’est à dire le frère de tous les citoyens, il en résulte que le juif ne peut pas prêter à intérêt à tout citoyen.

Le respect de la vie n’est lié ni à une appartenance religieuse, ni à une communauté ethnique ou nationale. Il est exigé par référence à l’image de D. qui existe en chaque homme.                     

                                                                      Rav Haïm Harboun