Rien de nouveau

 

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« Pas de nouveau sous le soleil »

 

Les familiers de l’histoire juive sont toujours frappés par le retour, presque permanent,  des événements   qui ont marqué le passé.  Nous avons l’impression  que ce que nous vivons maintenant n’a rien de nouveau. Nous allons illustrer cette affirmation en nous référant à ce qui se passe actuellement en Israël et ce qui s’est passé  au septième siècle avant notre ère.

Israël traverse des temps difficiles dont l’origine est à chercher dans la désunion du peuple. Cette désunion est une constante de l’histoire juive. Elle a été de tout temps la cause des catastrophes nationales. Certes, on peut admettre que les Juifs, comme tout le monde,   puissent avoir des idées différentes et des sensibilités diverses. Cependant, ce qui arrive maintenant, dépasse de loin la diversité du peuple et     paraît très grave, parce qu’on exclut le paramètre, essentiel, capital et déterminant qui fonde l’identité juive. Autrement dit la torah est devenue secondaire. On retourne de nouveau à l’époque hellénistique. Va-t-on trouver cette fois des Hachmonaïm ?

C’est la première fois dans la vie politique israélienne où l’on  est  en présente de dix neuf députés  proclamant à qui veut le savoir, que la Torah, qui a préservé le peuple juif, durant deux mille ans,  de la disparition, de l’assimilation, et de la dilution parmi les peuples, n’a strictement aucune place dans la vie du peuple. En vertu de cette vision, purement grecque, on autorise  la vente et la commercialisation de la viande de porc et on ouvre les supers-marchés  le chabbath. La gestion du culte est confiée au ministère de l’intérieur qui a à sa tête un homme qui frémit quand il entend le mot Torah. Comment  pouvons-nous, dans ces conditions, ne pas éprouver un sentiment de désespoir devant cette situation ? La conjoncture actuelle n’est cependant pas nouvelle. On pourrait même dire, que le particularisme du peuple juif,  se distingue par une désunion endémique, ce qui n’empêche pas son universalisme. On peut même affirmer que ce qui se passe actuellement  a déjà eu lieu. Ce que tous les historiens affirment à savoir : que l’histoire ne se répète jamais, ne s’applique pas au peuple juif l’histoire du peuple d’Israël est un éternel recommencement. En voici une illustration.

Nous sommes au septième siècle avant l’aire vulgaire, Israël est en guerre contre Sanachérib et son armée dirigée par Ravchaké. L’empire assyrien est parvenu à s’emparer de presque tout le territoire d’Israël à l’exception de Jérusalem qui résiste. Le roi assyrien s’acharne sur Jérusalem et veut la mettre à feu et à sang. Pour y parvenir, il réunit une armée nombreuse et bien entraînée et marcha sur Jérusalem. La population  fut saisie de terreur et le désespoir s’installa dans toute la ville. L’armée de Hizkiyahou  ne faisait pas le poids face à celle de Sanachérib. Dans une situation  aussi dramatique se leva Chebna, un grand dirigeant politique de Jérusalem, et proposa de se remettre la ville au roi assyrien, de capituler et d’accepter toutes les conditions imposées par le roi assyrien. Les habitants de Jérusalem prirent peur et donnèrent l’impression qu’ils étaient prêts à suivre la proposition de Chebna. Le roi Hizkiyahou et le prophète Isaïe refusèrent toute capitulation. Le roi se rendit au temple et fit une prière poignante qu’on peut lire dans le livre des Rois II chapitre 19, versets 15 à 19. Isaïe encouragea le peuple à tenir bon et faire confiance à D. Il affirma  au peuple angoissé que la ville de Jérusalem ne tombera pas entre les mains de l’Assyrien.

Dans cette guerre les partisans de la capitulation étaient  majoritaires. Isaïe et le roi n’avaient pour eux que leur conviction et la certitude que D. n’abandonnera pas Israël. La seule force dont ils disposaient était purement spirituelle.

Si nous transposons cette situation à notre temps, nous serions frappés par les similitudes avec la conjoncture politique et militaire d’Israël.  Le peuple est divisé et la foi  en la force de la Torah est très faible. Une petite minorité, habitée par la conviction qu’Israël est une terre juive et qu’il ne faut absolument pas montrer la moindre faiblesse face aux ennemis,  dont l’objectif est d’effacer Israël de sur la surface de la carte, peut à elle seule redresser la barre. Pour cela il faut écarter le défaitisme et la  peur. Chebna, qui prônait la capitulation, et accompagné d’une nombreuse population décidèrent de se rendre à l’ennemi. A ce moment dit le Talmud (Sanhédrine 26 ) «  L’ange Gabriel et ferma le portail de la ville, seul Chebna se rendit à l’Assyrien et le peuple fut sauvé » Gabriel est le symbole ici de la force spirituelle que manifesta cette petite minorité. Il en est de même actuellement, capituler  en acceptant toutes les conditions des ennemis serait une grave erreur susceptible de mettre en danger les générations à venir. Pour vaincre, il faut retourner à nos racines qui sont les branches de la Torah

                                                                                  Rav Haïm Harboun